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Kick my Art

12 juillet 2006

United 93 (Vol 93)

18613990Je n'avais pas vraiment l'intention d'aller voir ce film. Ca, c'était jusqu'à ce que je me rende compte que le réalisateur n'était autre que Paul Greengrass, que j'aime tout particulièrement depuis que j'ai vu Bloody sunday et Omagh. Deux sujets brulants, que Greengrass a su traiter de façon excellente.

Pour United 93 (du nom du vol détourné), c'est encore le cas. Paul Greengrass le britannique touche au sujet le plus chaud pour les américains depuis Pearl Harbor. Et il le fait - encore une fois - excellement bien. Il évite les pièges dans lequels beaucoup de réalisateurs seraient tombés : mélodrame à outrance, clichés à outrance, ultra-patriotisme, et j'en passe. Déjà, la base est différente, puisque le sujet principal du film n'est pas le World Trade Center (mais c'est bien sûr évoqué), mais le seul vol détourné qui n'atteint pas sa cible en ce 11 septembre 2001 : le vol numéro 93 de United Airlines.

Le film débute au son d'une prière en arabe, semblable à une complainte lancinante. Un jeune arabe vient en voir un autre pour lui dire qu'il faut y aller. A la FAA (Federal Aviation Administration), la nuit vient de se terminer, et les contrôleurs de l'espace aérien américain s'apprêtent à entamer une journée ordinaire. Comme ceux de Boston, New York ou encore Cleveland... Si United 93 s'articule bien autour de ce fameux vol, son point fort est qu'il nous fait vivre ce drame de l'intérieur, mais aussi de l'extérieur. Ainsi, on voit aussi bien la progression du détournement dans ce vol, que l'incompréhension montante au sein des différents bureaux de contrôles aériens, ou encore l'incapacité des différents services américains (FAA, armée) à coopérer entre eux. Traité à la façon d'un documentaire, le film montre et fait ressentir la tension, puis l'incompréhension, la peur, la volonté de survivre, le sacrifice... Et ce, des deux côtés. Paul Greengrass filme à l'épaule et au plus près des comédiens - tous inconnus -, ce qui donne un effet de réalisme plus qu'impressionnant : on est véritablement dedans. Du début à la fin, de l'embarquement à la scène finale... Une scène d'une extrême puissance, où tout commence et où tout se termine. Un final ahurissant, qui marque et reste en mémoire.

Car Paul Greengrass livre un film dépourvu de tout sentimentalisme. Il n'y met ni clichés, ni ne prend parti. Il raconte, tout simplement.

JR.

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29 juin 2006

Prince - Fury (single)

prince_fury

Paru le 29 mai 2006, le nouveau single de Prince est affublé d'une horrible pochette, sentant bon les relents de Santana le grimaçant...

Ayant perdu de vue le nabot pourpre, certaines de ses productions étant pour le moins passable, je me suis décidé à acheter ce deux titres. Et quelle riche idée que celle-ci ! En effet, le titre "Fury" évoque le meilleur de l'artiste et renoue avec sa passion guitaristique pour ce qui est des interventions ponctuelles et du solo (ouais, une pincée de Santana, mais le merveilleux et mystique Santana, pas le dernier avatar en date... ).
La chanson est particulièrement entrainante, les synthés ne sont pas envahissants et les arrangements sont subtils et enrichissent réellement le titre (ce qui n'a pas toujours été le cas).

Pour ne rien cacher, elle produit le même impact que "Peach" (qui date tout de même de 1993) et est une pure réussite.
La composition est accompagnée de "Te Amo Corazon/Fury" interprétées live aux Brit Awards 2006... Et je peux vous affirmer sans détour que l'Artiste a retrouvé toute sa fougue ainsi que sa verve guitaristique. Un vrai régal pour les oreilles... mais aussi pour les yeux puisque la plage video est disponible.

N'hésitez donc pas et accordez vous ce plaisir, pour vous introduire à l'univers du Monsieur ou, pourquoi pas, retrouver une ancienne compagne... Caliente arriba arriba !

Julien, non hispanique et vous prie de bien vouloir ne pas lui tenir rigueur d'une eventuelle faute.

29 juin 2006

David Bowie - Low

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Publié en 1977, "LOW" correspond à un drastique changement d'orientation musicale au sein de la carrière de David Bowie et présente la particularité de contenir deux faces bien distinctes.
Après avoir tâté de la pop, du glam nourri à la science-fiction, puis de la soul la plus étincelante à la plus sombre (cf l'excellent et séminal "Station To Station" ), le Thin White Duke décide de défricher des terrains vierges. L'artiste éprouve le besoin viscéral de s'éloigner de la Californie, terre trop propice aux excès cocaïnés et à la démesure. Il nourrit l'envie de renouer avec la fibre européenne et, sous l'impulsion de la novatrice musique de Kraftwerk, il emménage à Berlin.

Accompagné de Brian Eno, ainsi que des fidèles Iggy Pop et Carlos Alomar, le Briton va coucher sur bande un cauchemard nauséeux et froid au possible. L'introduction, "Speed Of Life" suggère vivement ce virage musical. Purement instrumentale, une rythmique carrée et un sax tantôt glacial, tantôt mélancolique, mais jamais enjoué oh non ! les chansons suivantes sont toutes décalées, du verre brisé et souillant la moquette de "Breaking Glass" au monde du son et de la vision artificiel de "Sound And Vision", l'auditeur peut être dérouté.
En effet, le chant de Bowie est hanté, tel un mort en sursis ou bien comme un homme sans espoir et, par extension, sans peur. Désabusé, il narre ses obsessions, sa dépression étant palpable...

Le climax de la première face est atteint au travers des sublimes "Always Crashing In The Same Car" (ritournelle fondée sur les drive in, savez, mater un film sur grand écran, au creux du siège de sa voiture avec sa poupée entre les bras... Oh oh oh) et "Be My Wife". Cette dernière pourrait être perçue comme une ode à l'Amûûr de sa vie, mais il n'en est rien, sa femme se lassant prodigieusement des excès et de l'absence de ce qui est supposé être son mari. Une annonce d'un futur divorce en somme.

Quant à la seconde partie, elle est constituée exclusivement de titres instrumentaux, ayant alors effrayé les pontes de RCA qui craignait de voir déchu leur poulain, réclamant à corps et à cris un nouveau "Young Americans".
Il est vrai qu'elle se révèle déconcertante à la première écoute. De longues nappes de synthés englués dans un marécage sonore nauséabond et malsain. Une lenteur volontairement affichée afin de renforcer ces sentiments. Bowie, nouveau Ian Curtis? Absolument pas ! Monsieur David Jones est certes dépressif, mais une fois son saladier de cocaïne rempli (un peu comme Tony Montana), il est requinqué et peut repartir de plus belle pour une déprime renforcée !

Les expérimentations envahissent donc cette seconde partie du disque, s'ouvrant sur "A New Career In A New Town", qui pourrait laisser présager un retour à la joie... Et bien non ! Par exemple, "Art Decade" et la chanson clôturant l'album, "Subterraneans" illustrent parfaitement la déchéance morale du personnage, la noirceur qui s'est emparée de lui...

Disque crucial de la décennie '70s, recueil biblique des Robert Smith, Morrissey et consorts, je ne saurai que vous recommander de vous plonger au sein de cette sombre et lyrique atmosphère. Un chef d'oeuvre allant accoucher, ultérieurement, de l'album "Heroes"...

http://http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&searchlink=DAVID|BOWIE&sql=11:m95k8qmtbtm4~T2

Julien

26 juin 2006

The Hills Have Eyes (La colline a des yeux).

the_hills_have_eyes

"The Hills Have Eyes" est le remake d'un classique du cinéma d'horreur distribué en 1977, fruit de l'imagination fertile du cultissime Wes Craven. Le scénario est inchangé et met en scène une famille américaine traversant le désert du Nouveau Mexique afin de rallier la Californie. En vue de grapiller quelques heures sur leur itinéraire, le chef de famille, Bob, alias Big Bob (la beauf touch du film... ) décide promptement d'emprunter un "raccourci" vivement conseillé par un louche et coquin pompiste en mal de sexe...
Et là commence les ennuis, la pauv' famille moyenne américaine étant en prise avec une famille antropophage ! Mais qui c'est qui va survivre à la fin heu?!

Je me suis hasardé dans la pénombre de la salle en gardant fraichement à l'esprit que le film original, certes plaisant en ce qui concerne quelques subtilités, venait à faillir en ce qui concernait la réalisation. Je m'attendais, par conséquent, à ce que le remake soit également empreint de ce même défaut. Bien mal m'en a pris !
Dès le générique, exposant les méfaits des essais nucléaires proches d'une zone habitée, sur fond de musique typiquement américaine, la country bien-aimée (je vomis la country et les chiqueurs de tabac soit dit en passant... ), le spectateur se laisse aller et plonge progressivement au plus profond de l'intrigue ; à savoir si la famille de péquenaud va s'en sortir et mettre la nique à la famille tuyau de poële.

Après la mise en place des éléments essentiels, à savoir l'espace et le temps (éléments chers à John Carpenter), l'action est enclenchée sans aucune sensation abrupte. Tout semble se dérouler le plus naturellement du monde (bah tiens ! Comme si se faire boulotter les orteils par des cannibales était naturel banane). Le suspense est présent, vous apercevrez quelques personnes sursauter dans la salle, les effets de caméras sont peu nombreux mais pertinents, subtils. De surcroit, le développement psychologique des personnages ne passent pas à la trappe, ce qui présente pour avantage de s'intéresser un tant soit peu à ceux-ci.
Au fur et à mesure que le long-métrage progresse, les meurtres et disparitions s'amoncellent ainsi que la dégradation morale des "gentils" (ceux qui se font assassiner puis becter, ou inversement) plongés au sein d'un univers hostile et condamné à utiliser toutes les ressources nécessaires pour survivre, ou bien condamnés à mourrir sans résistance. Coupés de tout contact avec le reste de l'humanité dans le désert, démunis, ils vont devoir affronter la face la plus noire de l'âme humaine... Un passage illustre particulièrement cette idée mais je ne peux m'attarder, en vue de ne pas trop en dévoiler.

En somme, ce film est un bon divertissement, au moins égal, voir surpassant l'original et au cours duquel vous ne pourrez vous ennuyer. A recommander.

Julien, antropophage à ses heures de jeunes vierges effarouchés.

25 juin 2006

Guns N' Roses, Paris Bercy 20 juin 2006.

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En ce mois de juin, un évènement de taille pouvait prétendre à concurrencer la Coupe du Monde 2006. La tournée européenne du fumeux et sulfureux groupe de Hollywood, Los Angeles, les Guns N' Fuckin' Roses ! Bon... Axl Rose entouré de mercenaires de studio.
Il a tout d'abord fallu se cogner deux groupes de trash, Avenge Sevenfold et Bullet For My Valentine, son pourri au possible, chansons quasi identiques, etc. Bref cela ne m'a guère emballé. Et le public, courtois, attendait impatiemment le premier concert de l'ancienne formation la plus dangereuse au monde (non, je n'évoque pas l'équipe de France de 1998/2000). C'est alors qu'à 22h43 pétantes, la pénombre se fit et que surgit sur scène une silhouette familière...

... "You know where the fuck you are? ... You're in the jungle baby... It's time to die... ! "

C'est avec la célèbre introduction de "Welcome To The Jungle" que la prestation débuta. La foule était en transe et Axl Rose démontra, en une unique chanson, qu'il était toujours ce fringant et époustouflant showman. A peine ce titre fini, les musiciens enchainèrent sur "It's So Easy" et "Mr Brownstone". Y'a pas à chier dans la colle, ce début de spectacle avait largement de quoi ravir aussi bien les néophytes que les plus aguerris. Des performances dignes des plus grands professionnels, offrant là un spectacle enthousiasmant. Les classiques défilèrent, ainsi que quelques chanson inédites. Au sujet de ces dernières, à noter deux ballades bien mollassonnes, ne parvenant pas à rivaliser avec leurs anciennes gloires (à titre d'exemples, "Civil War" et "Estranged"), tandis que trois chansons ont le potentiel pour constituer d'honnêtes singles et tubes bien placés dans les charts.

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Il est pas jouasse à lire mon compte rendu? ... Pensez que ça manque d'âme, que ça sonne creux? ... Bah ouais, je veux bien vous l'accorder. Je me suis rendu au concert porté par une nostalgique vague. Et je me suis cruellement aperçu qu'Axl Rose ne faisait pas Guns N' Roses et, malgré le talent et les efforts déployés par les musiciens l'accompagnant, la flamme était éteinte depuis belles lurettes (1993 selon certains, 1991 aux dires des autres, consécutivement au départ d'Izzy Stradlin). En effet, il n'y avait pas ce supplément d'âme, cette folie singulière qui pouvait animer l'ancienne formation. A l'écoute des nombreuses, et parfois lourdes, improvisations guitaristiques des comparses Ron Thal, Richard Fortus et Robin Finck (ce dernier a un style basé sur les pains ou bien il était pas en forme au concert? ... ), le spectateur lambda s'apercevait que la présence de Slash était irremplaçable. De même lorsqu'il s'agissait de balancer les soli des productions antérieures. Il n'y avait pas non plus la basse de Duff Mac Kagan, ni le reste par ailleurs...

La seule agréable surprise de la soirée a été la montée sur scène d'Izzy Stradlin, à l'occasion de "Patience", "I Used To Love Her", "Nightrain" et "Paradise City". Et, sans nourrir la moindre médisance, le groupe semblait plus en forme dans l'interprétation de ces titres, il y avait plus de pêche, cela sonnait tout bonnement mieux.
Alors je peux bien passer pour un vieux con avant l'âge geignant sans cesse et ayant toujours matière à râler, mais Axl Rose pourrait laisser reposer en paix son ancien groupe, ne pas usurper ce nom et cet héritage. Tout au plus pourrait il se contenter de chanter une ou deux bluettes sur scène avec un nouveau groupe, et de véritables nouvelles chansons. Il faut savoir laisser reposer en paix les morts, surtout lorsqu'ils le desservent bien...

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Julien, nostalgique dans l'âme et content de la qualification de la Squadra Azzura.

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7 juin 2006

Landscape - One [Electro planant / (post-)Pop]

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Rassemblant des membres de Sébastien Schuller, Overhead et The Misadventures Of, Landscape est une formation française qui s’est faite récemment connaître par la sortie de leur premier opus, sobrement intitulé One.

Dans l’ensemble ce disque très homogène ; les compositions s’inscrivent chacune dans des ambiances electro-planantes, des douceurs aériennes totalement canalysées. Musique esthétique dans l’absolu, le risque serait cependant de sombrer dans une certaine lassitude, et de survoler la musique en attendant simplement que ça se passe... ce qui arrive effectivement à plusieurs reprises.

Côté instrumental, l’influence de Sigur Ròs mais plus encore de Sebastien Schuller se fait immédiatement ressentir : bidouillages de sonorités abstraites et éthérées, superpositions de vocalises, de samples, mélodies cycliques et posées, guitare acoustique, et piano. La voix est davantage exploitée comme un instrument puisqu'orientée vers une pratique en « yahourt ». Celle-ci s’apparente d’ailleurs à celle de Thom York, spécialement adaptée pour agrémenter ce type d’atmosphère musicale.

En approchant la fin de l’album, Landscape se laisse timidement aller vers un semblant de post-rock, ce qui lui confère alors une pointe de caractère. Malheureusement, même au cours de ces envolées instrumentales la maîtrise de l’objet est omniprésente.

One est un album résolument atmosphérique. L’appréciation d’une musique qui s’apparenterait à ce style est systématiquement assez tranchée; soit le charme opère et la prise au jeu est immédiate, soit l’ensemble est pris de haut et il ne parvient pas à séduire. A apprécier selon l’humeur et le moment.


Edelweiss

3 juin 2006

Marie Antoinette

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Marie Antoinette est le nouveau long-métrage proposé par Sofia Coppola, audacieux projet qu'elle a pris en charge. Vivement attendu par sa cohorte de fans, ainsi que par une poignée de curieux (les bobos encore non convertis à la damoiselle), elle livre là la conclusion à sa trilogie. Mais quelle trilogie? La fifille névrosée pardi !

En l'espèce il ne s'agit nullement d'une biographie de la vie de la célèbre épouse de Louis XVI, pauvre mécréant ! "Mais de quoi qui parle alors le film hein?!" s'exclame le Gros Dédé, entre deux Pastis, en fin connaisseur du droit canon et des us et coutumes royaux de la fin du XVIIIème siècle qu'il est...
Et bien il s'agit de la toujours difficile transition de l'adolescence à l'âge adulte chez la jeune femme, thème chéri par la fille Coppola (elle aurait pas fais de résilience ou nourrirait un oedipien complexe que je ne serais guère surpris). Autrement dit, l'équivalent antérieur de la pétasse actuelle qui est névrosée jusqu'au bout des faux ongles, celle-ci ayant pour unique activité quotidienne de pialler avec ses copines afin de savoir si Kevin l'aimerait avec un pompon rose par-dessus la jupe fendue à l'entremoule. C'est que cette cruciale question réquisitionne toute l'attention de son neurone...

Je me suis donc décidé à assister à la projection (non sans avoir été préalablement menacé par douze gonzes équipés d'armes de destruction massive... Comprenez moi... Douze je pouvais rien faire... Onze en revanche, l'issue aurait été autre ! Foi de Julien) en vue de juger sur pièce le "chef d'oeuvre annoncé". Je vous accorde la réticence qui m'animait, prenant en considération la présence du film au Festival de Cannes...

Il faut le souligner, la réalisation est particulièrement lente et sirupeuse. Certes il s'agit de souligner la lourdeur et la fastidusioté du protocole royal, l'ambiance qui pouvait régner au sein de la Cour. Toutefois, cela rejaillit négativement sur l'ensemble du film et son bon déroulement. Il pâtit en effet d'une absence de rythme qui finit par endormir ou lasser la victime... pardon, spectateur. Ce dernier se morfond tandis que le film s'enlise dans les méandres du néant (il fallait parvenir à réaliser telle prouesse ! ). Les jacasseries entre courtisanes, les gros plans de plusieurs minutes sur le champ de tomates royal et la Marie qui se roule, également, de trop longues minutes dans la pelouse, c'est gavant.

Seule "lumière" au cours de l'oeuvre, l'interprétation réellement convaincante de Kirsten Dunst qui ne comprend pas le désintérêt de son royal époux pour la "chose" (en d'autres termes, il ne la souille pas, ne l'honore pas) la poussant à consommer avec le ténébreux de service, l'officier Suédois Fersen. Pas grand chose d'autres à tirer.

Julien, qui ne boit plus de p'tit jaune au réveil.

2 juin 2006

X MEN 3 : l'affrontement final.

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X-MEN 3 a été annoncé comme la conclusion d'une fructueuse (financièrement parlant) trilogie basée sur les mutants les plus célèbres de la maison d'édition Marvel Comics. Un scénario dramatique pouvant induire la fin des mutants, la division de ceux-ci face à une menace avérée et le décès de personnages chéris par les fans... De quoi mettre l'eau à la bouche.
En revanche, la défection (m'enfin le renvoi... ) de Bryan Singer et la substitution de Brett Ratner (Môssieur Rush Hour) pouvait nourrir de légitimes suspiçions au sein de la communauté "mutophile" (non il ne s'agit pas d'une catégorie de personnes vivant pleinement une sexualité déviante).

Les cinq premières minutes de la projection étaient porteuses d'espoirs. En effet, l'introduction était marquée de la patte de Bryan Singer, sur ce point, son successeur n'a pas voulu être trop audacieux et a repris à son compte une formule qui a fait ses preuves. La scène suivante se déroule dans la Salle des Dangers (salle d'entrainement du groupe X-MEN) et le spectateur peut furtivement apercevoir une Sentinelle (robot à la démesurable hauteur chargé de mettre un terme à la menace représentée par les surhumains).
En revanche, la suite s'avère bien moins enthousiasmante. Je tiens à préciser que je ne suis pas allé dans l'optique du fan aguerri élevé aux comics, càd que je m'attendais à de nécessaires libertés au regard du support papier...

... Toutefois ! Les personnages ne sont pas pleinement exploités ! Le Phénix est par exemple creux et artificiel, tout commes ses comparses. Colossus n'est que très brièvement exploité, le Fauve est inconsistant et Cyclope... Je préfère garder le silence quant à son rôle, digne d'une éclipse. Même ce brave Wolverine est brouillon au regard des deux précédents opus. Seule Storm trouve un peu plus de présence et est, légèrement, mise en exergue comparé aux chapitres antérieurs.
Pour ce qui est de la réalisation, celle-ci s'avère particulièrement pénible au fur et à mesure que le film progresse. Il n'y a qu'une succession de scènes sans cesse entrecoupées, ce qui nuit grandement à la continuité scénaristique et n'aboutit qu'à un confus et maladroit synopsis. Certes, les combats sont corrects (mais loin d'être transcendants) mais cela ne suffit pas au regard de la richesse de cette franchise...

En somme ne vous réfugiez pas au coeur d'une salle obscure pour mater un bon X-MEN, ni même un divertissement de qualité, et ce qu'il pleuve et vente comme en ce frileux mois de mai 2006 ! (je ne sais pas pour vous, mais j'ai ressorti les pull over, col roulé et manteau d'hiver... ).

Julien, qui n'a pas de pouvoirs particuliers, hormis le maniement extraordinaire de la fourchette pour se sustenter.

23 mai 2006

Da Vinci Code

186133303Da Vinci Code était sans aucun doute un des blockbusters les plus attendus de l'année, avec le X-Men 3 imminent et le Superman à venir. Et avec un public potentiel de plus de 12 millions de lecteurs...

Donc on a mis les petits plats dans les grands et fait péter un budget énorme, des acteurs bankables (mais pas adaptés, sauf exception) et un réalisateur renommé (mais pas génial selon moi). Et une promo hors avec concours arrivée en train "Da Vinci Code" à Cannes pour l'ouverture du Festival. Et qu'a-t-on au final ? Un film à l'image du livre : prenant mais honnête, sans plus.

Pas besoin de faire un rappel de l'histoire, tout le monde la connait. Passons. Dans la série mauvaise pioche je demande Tom Hanks. J'ai du mal avec cet acteur, qui ,comme le dit si bien ma chère et tendre, se contente de fournir le minimum syndical : il joue bien mais sans génie, sans relief. Et en plus sa coupe de cheveux à la Frédéric François là hein... Bref le rôle ne lui va, ou lui ne va pas au rôle, comme vous voulez. Secundo, les raccourcis empruntés par Ron Howard biasent l'histoire. Surtout quand il oublie de faire revivre le frère perdu... Il modifie certains passages, en raccordent certains avec d'autres (Fache en sous-fifre de l'Opus Dei), et tente mais ne réussit pas à apporter quelques ajouts. Le toxico dans le bois de Boulogne, le coup du portable dans le bus à Londres... ça sonne faux. D'autant plus que la réalisation n'est pas géniale, le montage trop mou et certains plans et certaines scènes ratés. Bon et on évitera de s'attarder sur certains acteurs, dont le jeu navrant n'a pas aidé à apporter de la crédibilité à leurs personnages (Jean Reno très mauvais en Fache, Etienne Chicot plus que mauvais en Collet, Jürgen Prochnow très peu crédible en Vernet).

Pour autant, le film n'est pas mauvais en soi. Il remplit son office : divertir. D'autant plus que certains acteurs sont très bons et impliqués, comme l'excellent Paul Bettany en Silas (la scène de sa mort est la meilleure du film), et le toujours très bon Ian MacKellen en Teabing. J'ai même trouvé Audrey Tautou juste. Reste ensuite l'intrigue, qui entraîne et intéresse, même si elle va un peu vite. On aurait pu se passer de quelques flashbacks et accentuer certaines explications ou certains points, mais le tout reste cohérent dans son ensemble. On ne peut même pas dire que le film fait rire parce qu'il est mauvais, parce que ce n'est pas le cas. Il est juste sans relief. La fameuse scène de "la révélation" tombe certes à plat, mais parce que les acteurs jouent mal, seulement parce qu'ils ne jouent pas et se contentent de réciter leur texte.

Bref, Da Vinci Code est un film divertissant. Et on n'en demandait pas plus, en fait.

JR

23 mai 2006

Volver

18608104Décidemment, 2006 est un excellent cru. Après des films aussi superbes qu'inattendus, voici que débarque le dernier bébé d'Almodovar, d'emblée annoncé comme un des gros favoris de Cannes.

N'ayant vu - Volver inclus - que 3 films du génie Pedro (comme Pauleta, vous savez le génial buteur du PSG qui...bon ok), on ne peut pas dire que l'annonce d'un nouveau film de l'espagnol a suscité chez moi un débordemment de folie, mais je voulais tout de même ne pas le rater. Et oui, j'ai des lacunes sur certains réalisateurs, et la lacune Almodovar, je veux absolument la combler. Surtout après avoir vu Volver.

On y suit les péripéties de Raimunda et de sa fille, Paula, et de la soeur de Raimunda, Sole, qui doivent faire face au fantôme de Irene, leur mère défunte revenue les hanter... Des femmes, des femmes, des femmes. Dans Volver, Almodovar fait une fois de plus la part belle au beau sexe. Les rares hommes qui importent dans l'histoire sont des salauds, l'infidélité étant le plus reluisant de leur péché. Le film traite de l'Espagne moderne (Madrid, une fois de plus) et de l'Espagne paumée (un village où les veuves viennent une fois par an nettoyer les tombes de leurs défunts maris, et où le vent incessant rend fou), de femmes qui tentent tant bien que mal de s'en sortir (Sole est coiffeuse au noir, Raimunda enchaîne les petits boulots), d'une famille déchirée par le secret... Almodovar mélange les thèmes et les genres, on passe de la comédie au film noir, en passant par le drame et l'absurde.

Avec Volver, il traite d'un sujet ultra-sensible, d'autant plus dans une Espagne aussi catholique. Mais il le fait avec légereté et humour. On rigole en permanence (bien plus que dans Camping...), que ce soit grâce à une situation absurde, un souvenir ou encore la multitude de répliques qui fusent tout au long du film. Et les actrices y sont pour beaucoup. Penelope Cruz m'a bluffé, moi qui ne l'avais jusqu'à présent jamais trouvée extraordinaire, je dois avouer qu'elle m'en a mis plein la vue (dans tous les sens du terme). Elle est maginifique du début à la fin, et dans tous les registres. Magnifique scène que celle de la chanson... Les autres femmes de l'histoire sont tout aussi puissantes, Carmen Maura autant que Lole Duenas, la première tellement forte en mère rongée par le remord, la seconde irrésistible en soeur ingénue. Sans oublier la multitude de personnages secondaires, comme l'amie hippie ou la voisine michetonneuse. Almodovar prouve une nouvelle fois qu'il sait non seulement filmer les femmes, mais qu'il sait surtout les sublimer.

Almodovar signe avec Volver une oeuvre fascinante, puissante et comique, tendre et crue, attanchante et cruelle. Une magnifique tragico-comédie, à ne manquer sous aucun prétexte. Et c'est promis, plus jamais je ne rate un film de Pedro.

JR (anciennement Juju)

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