Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kick my Art
29 juin 2006

David Bowie - Low

david_bowie_low

Publié en 1977, "LOW" correspond à un drastique changement d'orientation musicale au sein de la carrière de David Bowie et présente la particularité de contenir deux faces bien distinctes.
Après avoir tâté de la pop, du glam nourri à la science-fiction, puis de la soul la plus étincelante à la plus sombre (cf l'excellent et séminal "Station To Station" ), le Thin White Duke décide de défricher des terrains vierges. L'artiste éprouve le besoin viscéral de s'éloigner de la Californie, terre trop propice aux excès cocaïnés et à la démesure. Il nourrit l'envie de renouer avec la fibre européenne et, sous l'impulsion de la novatrice musique de Kraftwerk, il emménage à Berlin.

Accompagné de Brian Eno, ainsi que des fidèles Iggy Pop et Carlos Alomar, le Briton va coucher sur bande un cauchemard nauséeux et froid au possible. L'introduction, "Speed Of Life" suggère vivement ce virage musical. Purement instrumentale, une rythmique carrée et un sax tantôt glacial, tantôt mélancolique, mais jamais enjoué oh non ! les chansons suivantes sont toutes décalées, du verre brisé et souillant la moquette de "Breaking Glass" au monde du son et de la vision artificiel de "Sound And Vision", l'auditeur peut être dérouté.
En effet, le chant de Bowie est hanté, tel un mort en sursis ou bien comme un homme sans espoir et, par extension, sans peur. Désabusé, il narre ses obsessions, sa dépression étant palpable...

Le climax de la première face est atteint au travers des sublimes "Always Crashing In The Same Car" (ritournelle fondée sur les drive in, savez, mater un film sur grand écran, au creux du siège de sa voiture avec sa poupée entre les bras... Oh oh oh) et "Be My Wife". Cette dernière pourrait être perçue comme une ode à l'Amûûr de sa vie, mais il n'en est rien, sa femme se lassant prodigieusement des excès et de l'absence de ce qui est supposé être son mari. Une annonce d'un futur divorce en somme.

Quant à la seconde partie, elle est constituée exclusivement de titres instrumentaux, ayant alors effrayé les pontes de RCA qui craignait de voir déchu leur poulain, réclamant à corps et à cris un nouveau "Young Americans".
Il est vrai qu'elle se révèle déconcertante à la première écoute. De longues nappes de synthés englués dans un marécage sonore nauséabond et malsain. Une lenteur volontairement affichée afin de renforcer ces sentiments. Bowie, nouveau Ian Curtis? Absolument pas ! Monsieur David Jones est certes dépressif, mais une fois son saladier de cocaïne rempli (un peu comme Tony Montana), il est requinqué et peut repartir de plus belle pour une déprime renforcée !

Les expérimentations envahissent donc cette seconde partie du disque, s'ouvrant sur "A New Career In A New Town", qui pourrait laisser présager un retour à la joie... Et bien non ! Par exemple, "Art Decade" et la chanson clôturant l'album, "Subterraneans" illustrent parfaitement la déchéance morale du personnage, la noirceur qui s'est emparée de lui...

Disque crucial de la décennie '70s, recueil biblique des Robert Smith, Morrissey et consorts, je ne saurai que vous recommander de vous plonger au sein de cette sombre et lyrique atmosphère. Un chef d'oeuvre allant accoucher, ultérieurement, de l'album "Heroes"...

http://http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&searchlink=DAVID|BOWIE&sql=11:m95k8qmtbtm4~T2

Julien

Publicité
Publicité
Commentaires
Kick my Art
Publicité
Archives
Publicité