Mémoire d'une geisha

Voila l'adaptation cinématographique du roman d'Arthur Golden, ou Rob marshall va mettre en scène les geishas, symbole d'une époque fastueuse de l'empire du Japon, et plus particulièrement celle qui va devenir la "légendaire Sayuri" (interprétée par Zhang Ziyi).

L'histoire de la petite Chiyo ne manquera pas de nous attendrir : fille d'une famille pauvre, qui va être vendue avec sa soeur, par ses parents, à une école de geisha ou elle va devenir la servante d'une institution à la rigueur militaire. On voit la souffrance d'une petite fille qui subit une époque trouble du Japon ( l'approche de la 2eme guerre mondiale ) et qui va  se consacrer ( tardivement ) à la vie de ce légendaire objet du désir masculin qu'est une geisha. Ainsi, nous la suivons dans son ascension vers un rêve qui n'était pas le sien mis qui va le devenir par la force d'un destin qu'on peut juger incroyable.

Après un début ( qu'on peut juger poussif, voire lent ) plutot misérable, nous voila plongé dans cet univers fastueux et luxueux ou la beauté et les talents culturels japonais sont à leur paroxisme : les geishas sont sublimes ( Michelle Yeoh dans le rôle d'Hatsumomo est vraiment ..... arg les mots me manquent mais je n'en pense pas moins ) , leurs écoles et les lieux de rendez vous des geishas sont somptueux et richement décorés , leurs talents sont vraiment délicieux. Bref Marshall nous fait visiter ( un peu comme il l'avait fait dans Chicago ) un univers magique, en insistant sur chaque détail de celui ci.

Passée cette description , Mémoire d'une geisha est avant tout l'histoire des luttes féroces entre geishas dans la quête d'un leader ship honorifique et pécunier et la quête par Sayuri d'un amour presque impossible ( je ne sais pas si cette histoire est véridique mais tout de même , je trouve la rencontre entre le Président et la jeune Chiyo vraiment féerique et que dire de la scène finale dans ce jardin japonais... tout cela ne peut que laisser bouche bée ). La psychologie de Sayuri et des autres protagonistes est bien éludée : le réalisateur s'attache à nous faire comprendre ce qu'elles ressentent , ce qu'elle vivent et ce auquel elles aspirent pour éviter de rendre un documentaire fade.

Je dois aussi avouer que la musique m'a relaxé : la bande son est agréable , bien choisie et rythme le film sans excès.

Cependant ( car il y a des mais ) , les ficelles du film sont grosses : on sait rapidement ce qui va se passer ( enfin dès la rencontre du tandem Sayuri et... ( j'ai oublié son nom... mes plates excuses ). La recherche de l'amour par Sayuri parait niaise parfois et le réalisateur nous rend des personnages qu'on peut rapidement trouvé stéréotypés : hatsumomo dans le rôle de la "méchante" , Sayuri dans le rôle de la "gentille" , citrouille dans le rôle de la "traitre", etc... Ainsi on sombre dans les clichés ce qui peut légerement énervé le spectateur. Le scénario peut paraitre peu épais alors qu'il aurait pu être étoffé par certaines anecdotes que le réalisateur se refuse à nous livrer ( la soeur de chiyo et sa fugue, la fin d'Hatsumomo, la mort de l'institution des geishas lors de la capitulation nippone, etc.. ). Mais ce film est avant tout un beau film, même si ses longueurs et son scènario parfois creux peuvent gacher. En rentrant dans le cinéma, je recherchais l'ésthétique que le cinéma asiatique sait si bien mettre en scène :  j'ai été servi ;)

Ps : par contre , les actrices chinoises ( aussi belles soient elles ) pour un film centré sur une tradition japonaise... hum hum...

Mat